Pourquoi la voiture électrique est l’avenir, mais l’Europe rechigne ?

En 2050, les initiés s’accordent à dire qu’il est possible d’atteindre un objectif qui, pour l’instant, semble utopique : 0% d’émissions de dioxyde de carbone dans la mobilité, aujourd’hui responsable de 25% des émissions mondiales de CO2.

La plus grande poussée vient de l’énergie électrique. Nous devrons construire 240 gigafactories (à la Tesla, dans le Nevada) pour la production de batteries, d’un coût de deux milliards chacune, capables de couvrir la demande mondiale de 80 millions de véhicules par an. Nous supprimerions le moteur à combustion interne et réduirions les émissions à zéro. Pour ce faire, il faut partir d’un postulat qui freine aujourd’hui la transition énergétique pour des raisons géopolitiques.

La chine a les cartes en main

La Chine dispose de concessions pour la plupart des gisements de nickel et de cobalt nécessaires à la fabrication des batteries. Elle a colonisé le Congo et obtenu des contrats de dix ans pour la production de lithium en Amérique du Sud. Elle contrôle désormais 90% des matières premières nécessaires à l’électrochoc. La recherche américaine et européenne investit pour perturber l’avantage chinois. Ibm travaille sur une batterie qui se passerait de cobalt.

Il serait remplacé par des matières premières dérivées de l’eau de mer. C’est pourquoi les grands constructeurs automobiles se retiennent encore. Ils annoncent d’énormes investissements, comme PSA et Volkswagen, mais ils continuent à lancer des modèles particulièrement chers, précisément parce qu’il y a une pénurie de batteries sur le marché. Pour l’instant, il n’y a que deux gigafactories, à part celle de Tesla, l’autre est en Chine, la troisième est en construction en Allemagne.

En trouvant un élément de substitution, le monde s’orientera vers les voitures électriques, l’électrification des routes et des chemins de fer (en mettant même de côté les moteurs diesel pour les trains). Elle s’orientera vers l’hydrogène pour alimenter les navires et les ferries. Elle développera des installations industrielles et des bâtiments utilisant des sources renouvelables, ce qui conduira à la décarbonisation de l’économie.

La mobilité qui en résultera aura un impact nul si nous sommes en mesure de stimuler les investissements dans les infrastructures pour construire des réseaux à grande vitesse et des réseaux de métro. La ville de Riyad en est un exemple frappant. Six lignes en quelques années seulement. Des investissements faramineux motivés par les pétrodollars. La Chine en est un exemple à grande échelle : elle a construit 25 000 kilomètres de lignes à grande vitesse, révolutionnant les économies d’échelle mondiales dans la production de matériel roulant.

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